«Ai-je jamais écrit autre chose que ma vie ?» se demande-t-il. Nous pouvons lui répondre que oui car, loin de se raconter, ce qui, somme toute est à la portée de tout le monde, il écrit pour qu’on se souvienne... Des gens de Madrid qui ont été victimes des attentats de mars 2004, de ceux de Bagdad qui souffrent aujourd’hui (pour combien de temps encore ?), de Tahar Djaout assassiné en 1993 par des fanatiques, de Florence Aubenas, otage en Irak pendant plusieurs mois, de ceux-là, mais aussi de tous les hommes et de tous les peuples qui chaque jour ont à faire avec l’oppression.
Abdellatif Laâbi est un insurgé qui s’engage.
La beauté ne lui suffit pas, il faut qu’elle révèle, qu’elle découvre, qu’elle interroge, qu’elle empêche d’oublier. Cela ne l’empêche pas, lui, de cheminer parfois sur des routes plus solitaires, plus intimes où il s’interroge devant «la porte close du continent intérieur».
«La poésie est tout ce qui reste à l’homme pour proclamer sa dignité» a-t-il écrit et c’est ce qu’il fait sans modération pour repousser toujours plus loin les limites de la Liberté. C’est aussi pour cela, grâce à lui, que nous sommes là.
Allez,
Dépêchons ! La vie n’attend pas.
Jean-Louis Jacopin
contribution photographique
A.Masbou, E. Legrand, C. Loubradou
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Ecris l'instant par Jean-Louis Jacopin