Vers les cieux d’Horvath traite des faux semblants, du bien et du mal et du choix de basculer dans l’un ou dans l’autre selon ce que l’on est prêt à sacrifier pour réussir. Entre le paradis et l’enfer les personnages se débattent dans une lutte acharnée pour la reconnaissance, le succès, ou simplement la survie…
contribution photographique
A.Masbou, E. Legrand, C. Loubradou
Autour de Vers les cieux, d'Ôdon von Hörvath
Par Julien Téphany
Autour de Mangeront-ils ? de Victor Hugo
Par Julien Téphany
La musique d’Arnaud pour Mangeront-ils ? n’était pas prévue dans la mise en scène.
La troupe comportait déjà ses propres musiciens africains, et la tentative de marier cette langue avec les sons et les rythmes de l’Afrique était bien avancée, quand Arnaud m’a fait écouter quelques maquettes : autant de rêves, visions et impressions, rapportées d’un long voyage effectué ensemble au Mali, pour le montage du spectacle. Il s’est produit pour ainsi dire ce qu’il devrait toujours se produire quand on travaille au théâtre : laisser venir les idées, ne pas les brusquer, se laisser dicter la mise en scène par la poésie du texte, celle d’un acteur, ou d’un moment d’improvisation, du hasard, de l’association de tout cela, qui peut-être vous empêchera de trop vous imposer au texte, de le forcer, de fabriquer du sens.
Pour la première fois de ma vie de metteur en scène, la musique, essentielle dans mon travail autant que la scénographie, m’a indiqué la voie à suivre en apportant un second souffle, dans un moment où l’on croyait les choses fixées et définitives. Fallait-il encore oser faire entendre une vielle à roue, après un djembé et un n’goni. Mais c’est sans doute cela, la magie propre à la musique et à celui qui l’imagine : repousser les frontières, changer les règles, confronter les cultures, car du choc entre les différences, naît la nouveauté. Les sons d’Arnaud nous ont sauvés du pire écueil de la musique de scène : le commentaire. Elle ne s’est pas ajoutée à quelque chose, mais elle est née de. Elle a libéré une dimension poétique que nous n’avions pas su voir sans sa présence. Elle ne pouvait donc qu’être juste, en accord avec nous-mêmes, et le poète.